THE LITTLE THINGS WE LOVE
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 ➸ date forteen years later (r. eve)

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L. Oslo Beckenridge
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MessageSujet: ➸ date forteen years later (r. eve)   ➸ date forteen years later (r. eve) Icon_minitimeLun 19 Déc - 0:14

Quelques minutes de route en taxi, un temps qu’il avait à peine vu passer. Dernier répit, avant l’exaltation de son instinct paternel peu à peu mort, au fil des années. Les seules personnes capables de lui dire ce qu’il trouverait à quelques étages de là, en frappant à la porte du numéro untel étaient désormais congelées dans une morgue quelque part, oubliés, par une existence qui continuait de filer. Il soupira, quelque peu fixé sur le siège de la banquette arrière du taxi, son regard s’imprégnant de l’atmosphère des lieux. Ca n’avait franchement rien de bien reluisant, un de ces vieux endroits qu’il avait eu l’habitude de côtoyer, à certaines époques de sa vie. Ces immeubles à moitié délabrés, image d’une vie qui avait mal démarrer, et qui continuait de partir plus ou moins à volo. « Ca f’ra trente six dollars. » Fut la délicate phrase qui le tira de ses songes solitaires, le forçant à quitter l’immeuble des yeux pour le porter sur cette compagnie si peu enviable qu’il avait eu pour tout le trajet. Un type, un espèce de chauffeur de taxi improvisé sur le tas, un mec qui n’avait rien trouvé de mieux à faire dans sa vie, et qui lui exigeait une rétribution particulière pour ce voyage des plus banals. M’enfin… il pouvait toujours faire ça comme boulot, tiens, c’était une chose à envisager avec plus de réalisme que de chanter gratter la guitare dans un bar et vivre de ses vieilles économies, amassées par quelques moyens peu scrupuleux. Sous le silence et l’inaction d’Oslo, l’homme haussa les sourcils, visiblement rapidement irrité par cette nonchalance qui ne ressemblait aucunement aux habitants de New York. Au fond, il avait peut-être raison, Brooklyn n’était pas une zone dans laquelle il faisait bon de s’arrêter très longtemps. « Trente-six dollars, pour la course. »

Il ne pouvait franchement pas le lâcher l’autre, avec ses trente six pauvres dollars et son existence de merde ! Dans un long soupir qui en disait long sur tout ce qui lui traversait l’esprit, Oslo farfouilla dans la poche de son jean, pour en sortir un billet de cinquante dollars, le foutre dans la main de l’autre et sortir du taxi sans un mot. Le chauffeur avait essayé de lui parler à quelques reprises au cours du trajet, tout ce qu’il avait récolté, c’était le silence de l’homme qu’il conduisait : après tout, aujourd’hui n’était pas une journée où il avait particulièrement envie de faire la causette sur la pluie qui allait tomber sur New York d’ici la fin de la journée. Il détestait New York d’ailleurs, espérant voir sa retraite post-prison dans un endroit un peu moins… agité et rempli de flics que ça, un bled au fin fond du Texas où personne ne viendrait l’emmerder. Personne, si ce n’est le passé. S’il était encore sur le testament de sa femme malgré son remariage, c’était bien pour quelque chose après tout. Soit parce qu’elle avait envie de lui pourrir la vie, soit parce qu’elle était un tant soit peu consciente que c’était lui le père de leur fille et non pas cet espèce de bourgeois qu’elle avait attrapé au vol. Une nouvelle recherche dans sa poche lui permit de sortir son paquet de cigarettes, duquel il dégagea une clope, qu’il porta entre ses lèvres sans tarder à l’allumer. Aussi fort qu’il se souvenait de sa fille, elle savait sans doute encore une chose de lui, cette capacité qu’il avait à enchaîner cigarette sur cigarette, quelque soit l’heure, le lieu ou le moment. Quatorze ans. La vérité lui éclata soudainement à la tronche, le forçant à rester sur place, sur ce trottoir devant l’immeuble qui portait le numéro indiqué par le notaire qui les avait gentiment conviés d’ici quelques jours. Quelques jours, c’était le seul délai qu’il avait pour dompter sa fille et lui annoncer la pire nouvelle de son existence. Devenir le père ressorti d’outres tombes et… le porteur d’un funeste message, quelle belle ironie.

Il s’engouffra rapidement dans l’immeuble, mu par une motivation qui le quitta rapidement, sitôt qu’il commençait à errer entre les portes d’appartement à la recherche de celui qui allait déterminer la suite de son existence. Il ne se voyait pas soudainement devenir le père modèle, avec cette capacité que certains paternels avaient de rattraper en une phrase le temps perdu, d’ailleurs, ça ne lui ressemblait même pas… m’enfin, s’il y avait encore quelque chose à exploiter entre Eve et lui, autant en profiter, aussi dégueulasse cette pensée soit-elle. Combien de fois en prison avait-il appelé son ex femme après avoir négocié avec des gardiens, pour finalement se frotter à un refus direct d’elle à chaque fois qu’il lui demandait de venir avec leur fille, pour une énième visite. Il n’était, probablement pas le seul responsable de cette situation, prisonnier entre les quatre murs de sa cellule et toutes deux se désintéressant peu à peu de lui. Ses vieilles erreurs leur avait sans doute coûté beaucoup, mais il en avait pas mal morflé également, qu’elles aient voulu l’entendre ou non. Sa cigarette encore allumée lui servant de recueil à toutes ses possibles inquiétudes, c’est avec un visage impassible qu’Oslo arrêta son chemin devant la porte de l’appartement de… sa fille. Et dire qu’il l’imaginait encore gamine, pas plus haute que trois pommes, probablement toujours en train de jouer avec ses poupées. Il lui avait bien pourri la vie et à de nombreuses reprises, il avait eu tout le temps de ressasser ça, en prison. S’inspectant rapidement, il finit par frapper à la porte, la moindre des politesses même si c’était quelque chose qui ne lui ressemblait guère. Il n’eut à attendre à peine plus d’une minute, avant de voir la porte s’ouvrir, sur une image bien différente de ses souvenirs, quelque peu ressemblante aux nombreux fruits de son imagination. Elle ressemblait un peu à sa mère, un peu à son père, l’air revêche incontestablement gravé sur le visage, et d’ailleurs, elle semblait avoir un instant de flottement. Il en profita pour la toiser légèrement du regard, du moins, la regarder de bas en haut, comme pour inspecter le fruit de ses gênes. « C’est comme ça que t’ouvres la porte aux gens ? » Vieux réflexe, sursaut de vieilles années, souvent il s’engueulait avec sa femme pour des histoires de robes qui ne ressemblaient en rien à la fille qu’il voulait qu’Eve soit. Là, elle était carrément et simplement enroulée dans une simple serviette de bain… certes, il était tôt, certes également, c’était imprévu comme visite, mais il n’imaginait pas la déranger en pleine douche… et même, elle aurait pu s’habiller un peu plus, quand on savait quel genre de mecs pouvaient rôder dans ces quartiers. M’enfin, il allait probablement vite comprendre qu’elle avait assez de trempe pour oser ouvrir en serviette et être capable de remballer les indésirables.
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Eve J. Corso
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MessageSujet: Re: ➸ date forteen years later (r. eve)   ➸ date forteen years later (r. eve) Icon_minitimeLun 19 Déc - 10:39

Aujourd’hui, c’était mon jour de repos de la semaine et autant dire que ça ne pouvait me faire que du bien. J’aimais mon travail, c’était une certitude, enfin, j’étais plutôt en stage seulement, j’aimais mon travail, le fait de pouvoir me poser un peu avec quelque chose de concret. Je ne voulais pas être comme mon passé, devoir vivre d’une chose qui n’était pas forcément belle à voir, la prostitution ou encore les mauvaises fréquentations de mon père. Tout cela remontait il y a bien longtemps désormais, c’est vrai, mais je ne pourrais jamais oublié mon enfance, d’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi il m’arrive de lire des textes comme quoi l’enfance est la meilleure partie de notre vie, elle est tout aussi banale que la vie que je mène maintenant. Enfin, la seule partie de ma vie qui a été un bonheur ce fut celle où j’étais encore dans le ventre de ma mère, bien au chaud, et que j’avais ce que je voulais, soit de la nourriture. Pourtant, je ne demandais pas grand-chose, juste que l’on m’aime, de me sentir aimé et que la personne que je considérais au tout début comme mon modèle le redevienne et arrête ses bêtises mais finalement, cela ne s’était jamais fait. J’en ai voulu à mon père, et à ce jour je lui en veux encore, je n’ai d’ailleurs jamais voulu lui répondre au téléphone, ou alors, pour lui dire des méchancetés et concernant le fait d’aller le voir en prison, jamais je n’avais voulu y aller. Je savais qu’il avait fait des efforts pour moi, pour sa fille mais je n’avais jamais rien voulu entendre, j’avais juste voulu l’effacer de ma vie tellement je lui en voulais. Désormais, cela faisait bien longtemps que je ne l’avais vu et que je n’avais eu de nouvelles et à vrai dire ce n’était pas plus mal car, j’espérais seulement de ne plus avoir à le croiser sur ma route, jamais.

Il était désormais huit heures quarante cinq du matin, je n’aimais pas me lever trop tard et en même temps, je me couchais tôt car je ne trouvais parfois rien de bien intéressant à faire. D’ailleurs, je ne savais même pas ce que j’allais faire aujourd’hui, déjà, profiter un peu et peut être utilisé certaines économies pour renouveler ma garde robe. Après tout, l’argent que je gagnais, c’était uniquement grâce à moi, je n’ai jamais eu à aller demander ou autre, j’ai toujours su me débrouiller seule. Peut être parce que l’on ne s’est jamais vraiment préoccupé de moi et donc, cela a développé chez moi le fait d’être débrouillard ? Je me levais alors, d’un pas non pressé puisque je n’avais rien à faire et me diriger vers la cuisine afin de me préparer un café que je prendrais en sortant de ma douche. D’ailleurs, je me dirigeais désormais vers la salle de bain pour me déshabiller et entrer dans la cabine de douche seulement, alors que j’avais mis l’eau sur moi et que j’avais tout juste eu le temps de me rincer, après m’être lavé, on venait de sonner à la porte de mon appartement. D’ailleurs, je me demandais bien qui cela pouvait être car je n’attendais personne et rare étaient les personnes qui venaient me rendre visite mais il faut croire que aujourd’hui cela avait changé. Enfin, je disais cela mais qui sait, cela pouvait très bien être la voisine du dessous ou bien je ne sais qui encore mais pour le savoir, il fallait que j’aille ouvrir. Je n’étais pas prête c’était sûr et certains et puis, je n’aimais pas faire attendre quelqu’un à la porte alors, j’attrapais la première serviette que je voyais et l’enroulait autour de mon corps, tant pis si elle était trop petite. « C’est comme ça que t’ouvres la porte aux gens ? » Ce fût les premières paroles que j’entendais de la personne qui venait alors de sonner à ma porte, sans vraiment avoir eu le temps de réaliser qui était cet homme. Je le regardais alors, de haut en bas et la, ce fut comme un flash en plein visage, je me souvenais de qui il était et puis, comment oublié cet homme qui m’avait tant fait souffrir étant petite, comment oublié ses traits que j’aimais tant au début, comment oublié l’homme que j’avais considéré un jour comme mon modèle, comment ? Non, je ne réalisais pas qu’il était la devant moi, après plus d’une dizaine d’années passés mais bien entendu, il pouvait être sûr que je n’allais pas être ravie et lui réserver le meilleur accueil qu’il soit. « De une, j’me fiche de tes ordres. De deux, si en plus il s’agit de toi j’vois pas pourquoi j’devrais faire l’effort de m’habiller mieux et de trois, tu peux partir, au revoir ! » Oui, j’étais plutôt dans le genre agressive avec les personnes que je n’aimais pas ou qui m’inspirait seulement de l’indifférence mais là, si il s’agissait en plus de « mon père » c’était le pire. Je m’apprêtais alors à vouloir refermer la porte, à ne plus vouloir voir ce visage que désormais, j’haïssais.
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MessageSujet: Re: ➸ date forteen years later (r. eve)   ➸ date forteen years later (r. eve) Icon_minitimeLun 19 Déc - 22:20

La liste des actes à prévoir avait été faite dans son esprit, quelques minutes avant de prendre le trajet pour New York. Eh oui, à vrai dire, sitôt qu’il avait appris la mort de sa femme, les choses s’étaient rapidement enchaînées dans le cerveau d’Oslo, trop vite pour que ce soit habituel. Il se voyait déjà remballé par sa fille, détesté par celle-ci et pas seulement à cause de leur passé commun, mais aussi à cause du lourd fardeau qu’il amenait avec lui. Pourtant, il n’avait pas reculé, geste quelque peu paternel là où on lui avait même proposé d’envoyer quelqu’un pour annoncer la funeste nouvelle à Eve. Caractère d’adolescente qui n’avait jamais eu le loisir de régler ses comptes avec son père, ou quelque chose s’en approchant, c’étaient de toute manière, des thèmes auxquels il était relativement familier. Si ce n’est de sa jeunesse à lui, tous ces instincts rebelles n’étaient pas sans lui rappeler quelques uns des jeunes abrutis qu’il avait pu voir dans la cour de la prison. Ceux là, ils n’avaient jamais fait long feu, persuadés de pouvoir s’opposer à tout et tous, même au sein d’un tel Enfer sur terre, ils étaient souvent rapatriés d’urgence dans d’autres blocs, trop exposés aux coups des autres qui n’aimaient pas se faire marcher dessus par des mômes. Avec le temps, même s’il n’avait pas imposé sa présence à sa fille, il avait appris à gérer le caractère flamboyant de certains d’entre eux, même s’il n’avait aucune envie de rétablir le lien avec sa fille à lui de la même manière qu’il avait pu traiter certains de ses co-détenus récalcitrants. Cigarette entre les lèvres, c’était donc sans réelle appréhension qu’il avait frappé à la porte, peut-être un soupçon d’imprudence quant à croire que sa fille n’allait pas l’envoyer promener, juste parce qu’il était son père et que lui, dans les rares choses qu’il avait pu apprendre de son existence, il avait toujours retenu de respecter le paternel de la famille.

La réponse d’Eve lui rappela un instant sa mère, en moins hystérique, alors qu’après quatorze ans, celle-ci serait certainement sortie dans le couloir lui en foutre une tout en hurlant sur lui de manière à ce que tout l’immeuble, le pâté de maison même, l’entende. Elle avait toujours été du genre à aimer les scandales, rien que le fait de crever dans un autre pays en faisait un sacré, de scandale, à croire qu’elle avait cherché à absolument mourir dignement. Réagissant instinctivement, guidé par ces pulsions qui n’avaient été que maître de sa vie pendant longtemps, il bloqua la porte avec son pied, empêchant la jeune femme de fermer celle-ci. Il fallait franchement qu’elle arrête de faire sa gamine, il n’était plus vraiment d’humeur et quand bien même, elle n’était plus la petite fille qui lui avait balancé tout un tas d’immondices à travers le combiné d’un téléphone, protégée par une glace blindée. Voilà qu’il ressortait quelque peu, l’homme blessé, au-delà du père, celui qui avait été déshonoré, pas seulement par les paroles d’Eve, certes, par son attitude à lui également, mais elle n’avait fait que lui renvoyer en pleine tronche la réalité même. A sept ans et quelques, qu’est ce que c’était classe d’avoir besoin d’un môme pour prendre conscience de quelque chose. « Arrête tes conneries faut que j’te parle, Eve ! » Il n’eut aucun mal à entrer dans l’appartement, sans demander la permission. Son dicton phare devait être celui du genre ‘mieux vaut demander pardon que permission’, et c’était à peu près ainsi qu’il avait mené sa vie, et qu’elle continuait de s’engager. Lui qui, à sa sortie de prison, s’était surpris à longuement hésiter entre rebrousser chemin vers sa femme et sa fille, ou tracer sa route et effacer sa présence empoisonnée de leur vie, quelle qu’elle soit, elle était toujours mieux qu’avec lui dans les parages. Et voilà que le destin débarquait au grand galop, le forçant à reprendre un rôle auquel il avait lâchement renoncé quelques années plus tôt. Et tout ça, avec le masque du père bien intentionné, persuadé de faire quelque chose de bien en privant sa fille de cette autorité masculine. Enfin, de ce qu’il avait compris de la mort de sa femme, la petite avait eu un beau père au moins, peut-être plusieurs dans sa vie, qui sait. Et elle n’avait pas l’air décidée à se laisser marcher sur les pieds, quitte à en être carrément irritable.

Entré dans l’appartement, son regard se posa en premier sur une photo, laissée là sur un meuble, aux regards de tous mais sans doute ici depuis trop longtemps pour qu’Eve y accorde le moindre coup d’œil. Toutes les deux, sur une même photo, en train de sourire avec une candeur qui ne ressemblait en rien avec les souvenirs qu’il gardait de l’une comme de l’autre. Sa femme, l’hystérique de service qui l’aimait il ne savait pas pour quoi. Et sa fille, la gamine qui avait grandi trop vite et qui avait, sans doute été sculptée par la rancœur de sa mère avec les années. Cette photo sonnait tellement faux. Il détourna rapidement les yeux de celle-ci, abandonnant au passage, sa cigarette dans le couloir, l’écrasant du pied avec une nonchalance certaine avant de s’engager franchement chez sa fille. A de nombreuses reprises il s’était demandé quelle vie il allait lui offrir, à cette époque là où il avait été un genre de trafiquant pour et n’importe quoi. Heureusement qu’elle ne savait pas tout des affaires peu scrupuleuses sur lesquelles son père travaillait parfois. Il n’avait de toute manière pas passé des années et des années en prison pour rien. « T’es toute seule ? » Au cas où il doive jarter un espèce d’abruti avec la bouche en cœur venu la veille faire des choses pas nettes avec sa fille. Oui, comme si c’était encore son rôle, ça. Ou peut-être que c’était pour essayer de savoir ce qu’elle pouvait trouver à vivre dans un appartement aussi miteux… le genre d’endroit qu’il avait voulu à tout prix lui éviter dans son enfance. « Habille-toi, faut que j’te parle. » Comment ça elle l’avait défié à sa porte en lui disant qu’elle n’était pas du genre à écouter les ordres de son père ? Il n’avait écouté que d’une oreille le venin qu’elle lui avait craché à la gueule quelques instants plus tôt et à vrai dire, il était plus occupé à s’imprégner des lieux, de cette atmosphère qui n’était pas la sienne, mais qui était celle de sa fille. Elle pouvait toujours rester en serviette si elle voulait, après tout, il n’était pas un pervers psychopathe qui saute sur les filles un peu trop dénudées, alors soit. M’enfin, ça faisait toujours plus classe de pleurer sa mère habillée, sans doute.
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Eve J. Corso
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MessageSujet: Re: ➸ date forteen years later (r. eve)   ➸ date forteen years later (r. eve) Icon_minitimeLun 9 Jan - 7:56

[ tout d'abord, un énorme pardon, je vais me rattraper, c'est promis :heart: ]

Mon père, ma première réaction en le voyant, il faut dire qu’elle ne s’était pas faite attendre malgré que je n’avais pas réagi pendant les quelques premières secondes. En même temps, allez ouvrir la porte à une personne que vous n’avez pas revu depuis des années, vous n’allez certainement pas lui sauter dans les bras, du moins, ça dépends qui se trouve derrière cette porte. Et encore. Je n’avais surtout pas envie de le voir arriver dans ma vie, le voir revenir comme ça après tout ce qu’il avait fait, et ce même si je n’étais encore qu’une gamine à cet âge. Mon père avait longtemps été mon modèle, l’homme qui comptait le plus dans ma vie, et oui, il a existé ce jour où j’ai tant voulu lui ressembler, où je l’ai pris comme mon modèle. Certaines personnes ont besoin d’un exemple que ce soit une star ou une personne qu’elles connaissent, qu’il soit chanteur ou je ne sais quoi encore, moi ce modèle ça avait été mon père. Seulement, j’ai bien vite vu qu’il ne fallait pas qu’il le soit, que ce n’était pas bon pour moi de devenir comme lui par la suite, et parfois j’en prenais peur de lui, le voir avec ces personnes que je ne connaissais pas et que même ma mère ne connaissait pas. Cela aurait pu être un ami de la famille, un ancien ami à lui mais non, ce n’était qu’une vulgaire personne qui arrivait de on ne savait où, de la rue avec ses cigarettes dans la poche et autres. Désormais, je lui en voulais et ce qui était sûr c’est que je n’allais pas lui rendre la vie bien facile, je voulais même lui faire vivre un enfer mais à quoi bon perdre le temps avec ça. Lorsque j’avais vu qu’il ne revenait plus, plus aucun appels ni messages, cette fois je me sentais libre, sans père à mes trousses et c’était bien mieux pour moi. Je me rappelais de chaque déménagement que l’on avait du faire à cause de lui, je n’arrivais même plus à rien faire à l’école et je crois bien que c’est d’ailleurs pour ça que j’ai fini par arrêter tôt mais bon, je m’en sors quand même alors il y a là aucun soucis. Ma mère ? Elle, je n’en savais rien et d’ailleurs je pensais être assez proche de son mari pour recevoir au moins de sa part un coup de fil ou encore un message, mais non, rien de cela, rien. Pourtant, j’étais bien loin de me douter qu’il aurait pu lui arriver quelque chose, je n’y avais même pas réfléchi et, je lui en voulais alors, de m’abandonné elle aussi à son tour, après mon père.

Bref, alors que je venais d’apercevoir mon père et qu’il m’avait déjà fait une remarque sur ma façon de m’habiller pour ouvrir la porte aux gens, déjà que je m’étais pressé de sortir de ma douche pour aller lui ouvrir, chose dont maintenant je me rends compte que j’aurais bien pu le faire poireauter dehors, si j’avais su que c’était lui qui était derrière. Mais, bien entendu, je n’avais pas perdu de temps pour lui répondre et de vouloir lui fermer la porte seulement, il mit son pied entre la porte afin de m’empêcher de la fermé, ce qui entraîna de ma part un soupir. On reconnaissait bien le caractère de ma mère, elle aimait les scandales mais j’étais moins hystérique, par moment je pouvais être calme. Bien entendu, il ne fallait pas me chercher et je ne manquais pas de dire aux autres ce que je pense d’eux, c’est comme une carapace que je me suis faite pour me protéger de toute autre personne qui voudrait me faire du mal. « Arrête tes conneries faut que j’te parle, Eve ! » Il n’avait pas mit longtemps pour entrer chez moi, dans mon appartement et je ne pouvais plus rien faire cette fois, je ne me voyais pas aller le pousser pour le mettre dehors surtout que face à lui, je n’aurais sûrement pas de force. Je le laissais alors entrer, je n’avais pas le choix, puis, je refermais la porte derrière et m’avançait dans le salon où il s’était déjà engagé pour observer mon appartement, là où j’habitais désormais. C’est sûr que ça changeait de la maison où j’avais vécu avec mes parents, ou plutôt des maisons car je ne voulais plus retrouver la même chose, je ne voulais pas retrouver une quelconque similitude avec mes parents. « T’es toute seule ? » De nouveau un soupir sortit de ma bouche, qu’est ce que ça pouvait bien lui faire que je me trouve avec quelqu’un ou non, après tout c’était encore chez moi et j’avais le droit de faire ce que je souhaitais. « Ouais » Je ne lui répondis rien de plus, après tout si il y avait une personne je vois pas en quoi cela aurait dérangé, de plus que je pouvais bien avoir quelqu’un dans ma vie et cela ne le regardait pas. « Habille-toi, faut que j’te parle. » Encore une fois, ce fut un soupir qui sortit de ma bouche mais, cette fois, j’allais mettre un short ainsi qu’un haut qui laissais un peu apercevoir mon dos, et puis, c’était seulement pour la maison et puis, je voulais juste mettre quelque chose. « Qu’est ce que tu m’veux ? »
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